lunes, 7 de enero de 2019

Tourbillon

....'' Si j'ai toujours su que la mort était là qui m'attendait, tourbillonnant vaguement juste sous la membrane de ma vie, j'ai en général réussi à me la sortir de l'esprit.
Penser à la mort produit bien sûr des effets salutaires. Je comprends que si le fait ( le côté physique ) de la mort nous détruit, l'idée de la mort peut nous sauver. Celà relève de la sagesse ancestrale. C'est pourquoi, pendant des siècles, les moines conservaient des crânes dans leurs cellules, et Montaigne conseillait de vivre dans une pièce donnant sur un cimetière. Ma conscience de la mort avait longtemps servi à revitaliser ma vie, m'aidant à laisser les choses triviales à leur place et à donner toute valeur à celles qui étaient vraiment précieuses. Oui, je savais tout cela intellectuellement, mais je savais aussi que je ne pouvais vivre constamment exposé à la chaleur brûlante de la terreur de la mort.
Dans le passé, j'avais donc en général repoussé les pensées de mort dans un recoin de ma conscience. Mais mon travail avec Irène ne m'y autorisait plus. Les heures que je passais avec elle augmentaient sans cesse non seulement ma sensibilité à la mort et ma certitude que la vie était précieuse, mais aussi mon angoisse de la mort. Plus souvent que je peux le dire, je me retrouvai à broyer du noir en pensant que son mari avait été frappé à quarante - cinq ans alors que plus jamais je n'aurai soixante ans. Je sais que je suis entré dans la zone de la mort, le temps de la vie où je pourrais m'éteindre à tout moment.
Qui dit que les thérapeutes sont trop bien payés? ''
Sept leçons supérieures de thérapie du deuil : Irvin Yalom

No hay comentarios:

Publicar un comentario